GOLD (50')
Première le 23 mai 2013 au Suzanne Dellal Centre, Tel Aviv (IS)
Chorégraphie et lumières : Emanuel Gat
Pièce pour 5 danseurs
Musique: J.S.Bach, Variations Goldberg. Piano, Glenn Gould.
Bande son additionnelle : « The Quiet in The Land », arrangée et écrite par Glenn Gould
Lumières : Emanuel Gat en collaboration avec Guillaume Février
Conception son : Emanuel Gat en collaboration avec Frédéric Duru
Production Emanuel Gat Dance
Coproductions 2013 : Festival Montpellier Danse 2013, Théâtre de la Ville, Paris, deSingel- Campus Artistique International, Anvers, Lincoln Center Festival 2014, New York, CCN Roubaix Nord-Pas de Calais Carolyn Carlson. Avec le soutien du Conseil Général des Bouches du Rhône et de la Fondation BNP Paribas
Reprise 2015 : Production Emanuel Gat Dance
GOLD est la version revisitée en 2015 de "The Goldlandbergs" créée en 2013.
« La justification de l'art réside dans la combustion interne de ce qu'il embrase dans le cœur des hommes, et non dans ses manifestations publiques, extérieures et creuses. L'objectif de l'art n'est pas le déclenchement d'une sécrétion momentanée d'adrénaline, mais la construction progressive, sur la durée d'une vie entière, d'un état d'émerveillement et de sérénité. »
Glenn Gould
« GOLD» raconte l’histoire d’une famille. Pas à la manière d’une narration factuelle, mais plutôt sous la forme d’un commentaire métaphorique sur la vie à travers un point de vu intime sur la nature complexe des relations humaines. La partition chorégraphique nous permet d’entrer dans l’espace intense et silencieux des individus s’engageant l’un avec l’autre. Sans volonté de reproduire l'expérience de la réalité, la pièce propose diverses observations sur les structures sociales et la manière dont elles affectent les individus.
La bande son utilisée superpose deux partitions distinctes : « The Quiet in the Land » (« Le Calme du Pays »), un documentaire radiophonique créé par Glenn Gould en 1977 et les « Variations Goldberg » de Bach jouées par Gould lui-même.
Décrit comme poème oral, documentaire sonore ou radio contrapuntique, « The Quiet in the Land » est le dernier des trois documentaires rassemblés dans « La Trilogie de la solitude », produite par Gould pour la Société Radio-Canada entre 1967 et 1977 et conçus à la manière de compositions musicales.
Une superposition de plusieurs lignes de discours, musique et sons d'ambiance, donne naissance à un montage dramaturgique complexe qui évoque la forme de la fugue. Une sorte de musique de la voix humaine combinant la parole à la musique, les idées aux émotions, l'interprétation à l'imagination.
« The Quiet in the Land » est un portrait de la communauté mennonite de Red River, au Manitoba, région du nord canadien. Ce documentaire présente un groupe religieux longtemps séparé des principaux courants, décrivant ses évolutions et adaptations au fil des pressions croissantes subies par cette communauté tout au long du vingtième siècle. Il se compose de neuf entretiens, de l’enregistrement d’un service religieux, de répétitions d'une chorale d'enfants mennonites, ainsi que d'autres musiques et de divers effets sonores.
Ce portrait complexe et approfondi aborde directement des problèmes, défis et conflits qui sont intemporels. En particulier la recherche d'un équilibre efficace entre diverses tendances, influences, principes et objectifs contradictoires. La séparation, le matérialisme, la mode, la complexité de la vie, la foi, la réticence à remettre en question sa propre culture, l'apparence, la modération, la technologie, la théologie, la philosophie, l'humanisme, l'isolement, les conflits, la division, l'unité, la paix, les préoccupations sociales, la politique et les arts sont autant de thèmes abordés.
Ce champ sonore riche et dynamique est soigneusement juxtaposé au magistral enregistrement des Variations Goldberg par Gould, réalisé en 1981, quelques mois avant sa mort. L’Aria d'ouverture et de fermeture, et certaines des variations s’imbriquent à l’environnement textuel dramatique, lui faisant contrepoint, le soulignant, le référençant. Pour un examen du territoire fragile et chargé, qui se tient entre l’auditif et le visuel, le sonore et le cinétique, le verbal et le sensoriel.
« GOLD» utilise la chorégraphie comme méthode d’articulation d’une pensée par l’exploration des réseaux dynamiques et complexes des relations humaines.
Elle permet une observation des individus, une étude de leurs conduites et comportements, tentant de révéler leurs motivations et les forces qui les régissent.
EXTRAITS DE PRESSE :
Le Monde - Rosita Boisseau , 28 mars 2014
"Cette ambiance solaire, surprenante au regard de pièces récentes de Gat, plutôt amateur de pénombre douce, colle à l’esprit ludique et malicieux de ce spectacle pour huit interprètes. Tantôt sautant comme des cabris, tantôt se glissant à quatre pattes sous un partenaire, causant et batifolant jusqu’à grimper les uns sur les autres dans un méli-mélo de jambes et de bras, ils circulent d’un bord du plateau à l’autre avec une désinvolture élégante.
Bonheur d’être en scène, de jouer avec une conduite spectaculaire qui laisse apparemment (un peu) libre aux entournures."
"Une fois encore, observer l’écriture gestuelle d’Emanuel Gat est jouissif. Chez lui, la chorégraphie a tout d’un organisme vivant qui se faufile sur le plateau pour contaminer les corps et leur faire prendre des formes qui se relayent les unes les autres. Comme une tache d’huile qui glisse, se décompose et se recompose autrement mais dans une même énergie, le mouvement est sans cesse reconduit. Une nuance particulière dans The Goldlandbergs : Gat laisse non seulement la porte ouverte aux humeurs, mais il incruste sa danse dans des situations presque quotidiennes qui suspendent son cours."
Le Figaro, Ariane Bavelier, 25 juin 2013.
" Dans ses «Goldlandbergs», présenté en ouverture de Montpellier Danse, Emanuel Gat travaille sur le principe de la fugue, cher à Bach. Cet art de l'imitation et du contrepoint où les thèmes glissent de l'un à l'autre, se démultiplient, se regroupent et se redéploient, porte le principe même de la mélodie intérieure. "
"La pièce est écrite à fleur de peau, sur le frisson, dans une sublime délicatesse. Précise et parfaitement interprétée (...) Emanuel Gat manie son art très personnel de la chorégraphie comme une science qu'il pousse de plus en plus loin, pour traduire des réflexions de plus en plus subtiles "
Les Echos, Philippe Noisette, 25 juin 2013
"Gat parle de « commentaire métaphorique sur la vie à travers un point de vue intime sur la nature des relations humaines ». Il imagine dès lors des corps pliés en deux, des tableaux où le mouvement est à l'arrêt. Et, surtout, des duos racés qui racontent la peur de l'autre ou l'attirance. "
L’humanité, Muriel Steinmez, 25 juin 2013.
" Musique, voix humaine et notes au piano sont sur un pied d'égalité .Le choix du chorégraphe consiste à ne rien illustrer, mais, par moments, l’évidence d’une connivence entre l’instrument et les corps en jeu touche au cœur. "
Libération, Marie-Christine Vernay, 26 juin 2013.
" Emanuel Cat est autant un peintre qu'un metteur en scène ou chorégraphe II souligne ce que l'on pourrait ne pas voir une main, un pied, un saut. Sans maniérisme Ce qui progressivement devient des variations, en accord avec les Variations Goldberg de Bach jouées par Glenn Gould, est raffine. Emanuel Cat ne laisse rien au hasard. En simples slips, les danseurs et danseuses s'emparent du plateau pour le transfigurer. Ils deviennent des icônes Tout est transcendé, sans doute grâce a la voix et aux notes si finement perlées de Gould. (…) La danse est délibérément debout et on est ravi par les adages de duos et par la ferveur qui envahit la salle. Rien de religieux, mais Emanuel Gat a de toute évidence un rapport fort au sacré. "