« La chorégraphie d’Emanuel Gat se fonde sur les 13 fragments de base de la composition originale inachevée. Le caractère fragmentaire est souligné par le fait que la danse débute avant que la musique commence à résonner et elle se poursuit alors que les dernières mesures se sont depuis longtemps éteintes. Lors d’une interruption plus longue de l’enregistrement, l’action bascule dans l’irrémédiable : sans caisse de résonance musicale, les danseurs paraissent perturbés, les mouvements donnent l’impression d’être froidement disséqués. La cohésion du groupe vole en éclats. Pourtant la force du collectif est ce qui frappe le plus dans la chorégraphie de Gat. Il avance comme propulsé par une grande énergie, les corps étroitement serrés. Et pourtant les danseurs ne se déplacent jamais de façon totalement identique. Le jeu souple des bras se complète en motifs entrelacés. Emanuel Gat laisse aussi de la place aux expressions individuelles. De temps en temps une femme se détache du groupe pour un court solo marquant : parfois timide et introverti, parfois sûr de soi et séduisant. »
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